Souris mangée vivante : le procès des trois étudiants reporté à décembre
13 avril 2024 Non Par evelyse vignardetTrois étudiants jugés pour avoir mangé une souris vivante : En septembre dernier, un étudiant a été surpris par un camarade en train d’introduire une souris dans sa bouche et de la mâcher jusqu’à ce que l’animal meure. Étant donné le nombre élevé d’associations de défense des animaux parties civiles, la présidente du tribunal correctionnel a estimé qu’une après-midi entière serait nécessaire pour examiner l’affaire.
Cette affaire a suscité une vive réaction, mêlant une fête étudiante alcoolisée, de la cruauté envers les animaux et l’utilisation des réseaux sociaux : le procès de trois jeunes à Marseille, accusés d’avoir mangé vivante une souris, filmé l’acte et diffusé la vidéo, a été renvoyé au 13 décembre.
Trois élèves de classe préparatoire au lycée Thiers, un établissement public d’élite de la deuxième ville de France, sont poursuivis. L’un est accusé d’actes de cruauté ayant entraîné la mort d’un animal, un délit passible de 5 ans de prison et 75 000 euros d’amende au maximum. Le deuxième étudiant est poursuivi pour avoir filmé la scène, tandis que le troisième est accusé de l’avoir diffusée sur les réseaux sociaux.
A lire également
Elle toilette dans son camion les animaux de compagnie : « On m’appelle et je viens »
Les événements se sont déroulés en septembre 2023 lors d’une soirée sur une plage à Marseille. Un jeune homme, visiblement très ivre, aurait accepté un défi consistant à mettre une souris vivante dans sa bouche et l’aurait ensuite mâchée jusqu’à ce que l’animal décède. Les images de cet acte ont déclenché une vague d’indignation, notamment parmi les associations de protection animale.
Souris mâchée vivante à Marseille – La Fondation #30millionsdamis a été entendue : la peine de 1000€ d’amende + interdiction définitive de détenir un animal n’a PAS été homologuée. Le prévenu, renvoyé en Correctionnelle le 12/04, encourt 5 ans de prison & 75 000€ d’amende. pic.twitter.com/QQUtTCMzbD
— Fondation 30 Millions d’Amis (@30millionsdamis) March 13, 2024
En raison du nombre important d’associations de défense des animaux s’étant portées partie civile, la présidente du tribunal correctionnel a jugé nécessaire de consacrer une après-midi entière à l’examen de cette affaire, la renvoyant ainsi au 13 décembre pour son traitement judiciaire.
.
Les associations indignées
À l’origine, le parquet avait proposé aux trois jeunes hommes, tous âgés de 20 ans, une procédure de reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC). Cette procédure implique que le parquet propose une peine, et si le prévenu l’accepte, elle est ensuite homologuée lors d’une audience publique par un juge, sans plaidoyer ni possibilité de modifier la peine. Deux des jeunes ont accepté la peine proposée, tandis que le troisième, celui qui avait diffusé les images, l’a refusée.
A lire aussi
Les faux animaux bientôt interdits sur les manèges en faveur du bien-être animal ?
De leur côté, les associations parties civiles ont exprimé leur indignation quant aux peines proposées, qu’elles ont jugées trop légères : 500 euros d’amende pour le jeune ayant filmé et 1 000 euros d’amende avec une interdiction à vie de détenir un animal pour celui qui a mangé la souris. Cela alors que l’infraction d’actes de cruauté ayant entraîné la mort d’un animal peut être passible jusqu’à 5 ans de prison et 75 000 euros d’amende.
Me Isabelle Terrin de l’association Rats-Cailles, dédiée à la protection des rats et souris domestiques, a qualifié la situation de « ridicule ». De son côté, Me Xavier Bacquet, représentant de l’association « 30 millions d’amis », a salué une décision « de bon sens » du tribunal correctionnel de Marseille. L’association a souligné dans un communiqué que ces vidéos de maltraitance animale contribuent à la banalisation de la souffrance, ce qui n’est pas acceptable et doit être combattu.
Les avocates des deux jeunes ont plaidé contre la tenue d’un procès public. Me Céline Dangauthier, représentant le jeune ayant mangé la souris et présentant une alcoolémie de 1,75 g lors des faits, a souligné que cette décision les exposerait à nouveau à la tempête médiatique, considérant que l’humiliation publique de la CRPC constituait déjà une forme de punition.
A voir aussi
Trois ados jugés pour avoir tué ou mutilé une trentaine d’animaux