Cette éleveuse, maman solo, cherche un locataire pour sauver sa chèvrerie en Loir-et-Cher

Cette éleveuse, maman solo, cherche un locataire pour sauver sa chèvrerie en Loir-et-Cher

26 février 2024 Non Par evelyse vignardet

Cette éleveuse cherche un locataire pour sauver sa chèvrerie : Depuis dix-sept ans, cette productrice de fromages de Billy lutte pour sauver sa chèvrerie. Épuisée, elle envisage de louer son élevage tout en conservant la fromagerie. En seulement dix jours, son annonce a été partagée plus de 16 000 fois.

 

« Josette ! Arrête ! » s’exclame-t-elle. Josette, une sorte de matriarche, est la mascotte du troupeau de Christel Djedaini. Avec ses cornes, elle a failli endommager l’abreuvoir. « C’est également l’une de mes meilleures chèvres », confie l’éleveuse qui, seule, gère un troupeau de 200 chèvres à Billy.



En 2007, avec l’aide de sa famille, elle a fondé la chèvrerie des Simonnières de A à Z. Cependant, rien ne s’est déroulé comme prévu. « Cela fait 17 ans que je suis installée. Je peux vous dire que ce sont 17 ans de galère », témoigne-t-elle dans sa chèvrerie de 800 mètres carrés.

 

La construction du bâtiment de la fromagerie a pris un an et demi de plus que prévu dans l’étude prévisionnelle de la chambre d’agriculture, une étude jugée lacunaire par l’éleveuse. Cette période imprévue d’un an et demi sans production de fromages a été particulièrement difficile.



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« Je bosse 15 heures par jour 365 jours par an »

« À cette époque, les chambres d’agriculture encourageaient les jeunes à s’installer », rappelle Christel Djedaini. « Je me suis lancée sans apport financier et avec peu de garanties. Personne à la banque ni à la chambre d’agriculture ne semblait troublé par l’idée qu’une personne seule puisse s’installer avec 200 chèvres… » L’éleveuse, qui a dû emprunter 300 000 € à l’époque, admet également des « erreurs de gestion », telles que le retard pris pour demander le redressement judiciaire en 2014.



Aujourd’hui, l’agricultrice ne perçoit qu’un salaire mensuel de 100 € et vit avec le RSA, « au maximum 500 € ». Une injustice qu’elle ressent profondément : « Je travaille 15 heures par jour, 365 jours par an. Mes fromages se vendent bien. Et pourtant, je ne parviens pas à en vivre.

 

Comme beaucoup d’agriculteurs, je suis vraiment en détresse. On a l’impression que beaucoup profitent de notre travail. Il n’est pas étonnant qu’il y ait un à deux suicides d’agriculteurs par jour. Certes, il y a beaucoup d’autres métiers difficiles, mais peu accepteraient de travailler 15 heures par jour, sept jours sur sept, pour une rémunération si basse. »

 

« Je n’ai aucun répit »





À l’âge de 45 ans, en tant que mère célibataire, Christel Djedaini jongle constamment entre sa ferme et ses deux fils de 7 et 9 ans. « Les journées semblent interminables. Je n’ai aucun répit », confie l’agricultrice, éprouvée non seulement physiquement mais surtout moralement.

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Elle vend sa production à un affineur ainsi que directement sur son exploitation. « Mes fromages sont de qualité. La ferme possède un grand potentiel. En fait, lorsque j’ai rencontré des difficultés financières, la chambre d’agriculture m’a suggéré qu’il y aurait des repreneurs si je devais arrêter. » Cependant, Christel Djedaini refuse d’abandonner l’exploitation caprine qu’elle a mise sur pied.



C’est ainsi qu’elle a récemment eu l’idée de proposer la location de son élevage à quelqu’un désireux de se lancer dans l’élevage de chèvres laitières mais ne disposant pas nécessairement des fonds nécessaires. De son côté, Christel Djedaini conserverait la partie fromagerie et achèterait le lait à son locataire. Chacun gérerait sa partie de manière autonome.

 

En seulement dix jours, son annonce, diffusée sur Facebook, a été consultée plus de 16 000 fois. Christel Djedaini, qui a également adressé une lettre au président de la République l’invitant à visiter sa ferme, espère que sa publication sur les réseaux sociaux lui permettra de trouver une personne sérieuse.

 

En plus du gain de temps, le partage des tâches lui permettrait d’envisager l’ouverture d’une boutique à la ferme et, de manière plus générale, d’explorer d’autres débouchés pour ses fromages. « Je constate que l’idée de louer l’élevage séduit », conclut-elle. « Cela offre la possibilité de s’installer sans engager des sommes trop importantes. »



Bénéficiant d’un BTS en productions animales et d’une expérience acquise lors de deux années passées sur une exploitation en Touraine, où elle a approfondi sa connaissance des chèvres et de la production fromagère, Christel Djedaini a également travaillé à la laiterie Segré-Hardy avant de s’établir à Billy.

 

« Les techniques utilisées dans les laiteries permettent une production importante de fromages », explique l’agricultrice. « Cela m’a permis d’acquérir rapidement une meilleure efficacité pour la partie fromagerie. »

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