Des élus veulent interdire l’alcool aux chasseurs
15 septembre 2022 1 Par evelyse vignardetUn rapport du Sénat sur la sécurité de la chasse suggère d’introduire des règles de sécurité routière de chasse concernant l’alcool et les drogues. Les chasseurs crient à la stigmatisation.
Elle recommande “d’aligner le taux d’alcoolémie retenu, l’interdiction des stupéfiants ainsi que leurs sanctions respectives sur les règles en vigueur au regard du code de la route”. Il n’y a actuellement aucune restriction sur la consommation d’alcool, cependant, cela pourrait être un facteur contributif dans la situation d’une poursuite à la suite d’un accident.
Une suggestion insensée pour le président de la Fédération nationale des chasseurs, Willy Schraen. “De quel droit réservez-vous ça aux chasseurs, un mec ivre à vélo, c’est dangereux aussi”, insiste-t-il auprès de l’AFP (même quand il n’est pas permis de conduire un vélo ivre, ndlr à la rédaction).
“LA CHASSE, CE N’EST PLUS DU TOUT CELA”
Fureur similaire dans le Sud-Ouest Dans le Sud-Ouest, la chasse a commencé le week-end dernier. Au sommet de son expérience de chasseur de 55 ans, Alain Messal est déçu. Il se dit “ça suffit”. Il en a marre d’être isolé.
“On nous fait passer pour des assassins, et on est dans des dessins animés, sur des sujets qui ne sont pas vrais. Le chasseur d’aujourd’hui n’est pas un ivrogne, mais ce n’est pas factuel ! Ce n’est vrai à aucun moment”, dit-il.
Alain a été identifié comme l’un des 11 000 passionnés de chasse en Haute-Garonne par la Fédération présidée par Jean-BernardPortet et s’étonne de la conclusion de l’étude : « A ce jour, aucun cas d’alcoolisme ne m’a jamais été signalé par des chasseurs alors qu’ils poursuivaient leur amour de la chasse.
Selon le rapport du chef de mission, le sénateur Patrick Chaize (LR), “la situation doit être clarifiée” car “l’alcool n’est pas interdit lors de la chasse”. “L’objectif est donc de corriger cette situation”, et aussi de permettre que des tests d’alcoolémie soient effectués en particulier par les gardes forestiers.
PAS DE “JOURS SANS CHASSE” DANS LE RAPPORT
La mission sénatoriale a été mise en place au mois de novembre dernier, suite à une pétition en ligne publiée sur le site du Sénat qui avait recueilli environ 120 000 signatures. a été lancé par le collectif “Un jour un chasseur” qui s’est créé à la suite du décès d’un homme de 25 ans, Morgan Keane, “abattu par un chasseur alors qu’il coupait du bois dans son jardin” dans le Lot.
Parmi les 30 mesures proposées qui sont incluses, il existe des moyens d’améliorer la formation non pas en relevant l’âge pour recevoir une licence, mais en “généralisant le tutorat”, ou l’obligation d’obtenir le test de premiers secours et un examen médical chaque année. “C’est une douche glaciale. De la part d’EELV ou de LFI ça n’aurait pas dû être une surprise… Ce qui manque, c’est l’idée d’enregistrer S tous les chasseurs…”, souffle Willy Schraen.
Au cours de la saison de chasse 2021-2022, il a été signalé que l’Office français de la biodiversité (OFB) a déclaré un total de 90 accidents liés à la chasse (blessures corporelles résultant de l’utilisation d’une arme à feu pour la chasse) dont huit mortels.