Mathématiques : une note de l’Éducation nationale alerte sur le niveau des élèves de sixième

“Un Cri d’Alarme de l’Éducation Nationale : La Compréhension des Fractions en Question chez les Élèves de Sixième”

Le conseil scientifique de l’Éducation nationale sonne l’alarme face à une lacune majeure dans la compréhension des fractions chez les élèves sortant de l’école primaire, selon une note publiée ce mercredi.

À la question “Combien y a-t-il de quarts d’heure dans trois quarts d’heure ?”, seuls 50 % des élèves entrant en sixième trouvent la bonne réponse. Dans une note d’alerte publiée mercredi, le conseil scientifique de l’Éducation nationale tire la sonnette d’alarme concernant une “mécompréhension inquiétante des nombres, en particulier des fractions”, au moment de l’entrée en sixième.

 

Pour de nombreux élèves quittant l’école primaire, “les nombres décimaux et les fractions semblent dénués de sens. Or, la maîtrise de ces concepts mathématiques est cruciale pour la mesure de toutes les dimensions physiques”, a déclaré le Conseil, qui craint que les générations futures ne souffrent d’un grave retard dans un monde de plus en plus numérique.

 

Le test de la ligne numérique Pour mener cette étude à bien, les chercheurs se sont appuyés sur les évaluations à l’entrée en sixième, notamment sur le test de la ligne numérique, qui consiste à positionner différents nombres sur une ligne graduée. Cet exercice oblige à réfléchir à la signification de ces nombres, tandis que de nombreux élèves se contentent de les manipuler sans en comprendre le sens.

Cependant, les résultats sont préoccupants. Par exemple, seuls 22 % des élèves ont correctement placé la fraction 1/2 sur une ligne graduée de 0 à 5, tandis que seuls 6 % ont réussi à placer la fraction 3/6. La plupart de ces élèves “ne comprennent pas le sens des fractions les plus simples”, note la publication, mettant en évidence des “erreurs qui témoignent d’une méconnaissance des symboles qu’ils manipulent”.

 

Les enfants confondent fréquemment les fractions et les nombres décimaux, par exemple en confondant 1/2 avec 1,2, ou en faisant des erreurs dans les calculs impliquant des nombres décimaux. Beaucoup pensent même que 0,8 + 1 équivaut à 9 !

Ce déficit de compréhension touche toutes les strates sociales, atteignant 85 % en éducation prioritaire et restant élevé (75 %) en dehors de ces zones ainsi que dans les écoles privées. De plus, les filles commettent davantage d’erreurs que les garçons. Plus inquiétant encore, aucune amélioration significative n’a été observée au cours des trois dernières années, et cet “énorme déficit de compréhension des fractions” persiste tout au long de la scolarité.

 

Le taux d’erreurs diminue légèrement, mais reste élevé en seconde générale, où les nouveaux lycéens commettent encore des erreurs dans 45 % des cas concernant des fractions simples.

Cette année, les mathématiques font leur retour en classe de première dans le cadre des enseignements obligatoires. Le conseil scientifique formule plusieurs propositions pour remédier à ce retard, notamment en introduisant les concepts mathématiques plus tôt, de manière progressive et intuitive. Actuellement, les décimaux et les fractions sont introduits conjointement au CM1 et CM2, ce qui pourrait expliquer la confusion des élèves, avance le Csen.

 

La note suggère également de manipuler des ensembles concrets d’objets, de composer et décomposer des formes géométriques, ainsi que de mesurer des objets de différentes longueurs. En somme, un retour aux programmes classiques de mathématiques est préconisé.