Gérald Darmanin annonce «la fin du droit du sol» à Mayotte

Gérald Darmanin annonce «la fin du droit du sol» à Mayotte

11 février 2024 Non Par evelyse vignardet

«La fin du droit du sol» à Mayotte : En visite sur l’île ce dimanche, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a déclaré son intention d’inscrire la fin du droit du sol à Mayotte dans une révision constitutionnelle, une décision prise avec le soutien du président de la République. Cette mesure vise à restreindre l’obtention de la nationalité française aux enfants ayant au moins un parent français, dans le but de limiter l’attrait migratoire dans l’archipel mahorais.



Accompagné de la nouvelle ministre déléguée aux Outre-mer, Marie Guévenoux, Darmanin est venu préparer l’opération Wuambushu 2, visant à lutter contre la délinquance et l’immigration illégale.

« Nous allons prendre une décision radicale, qui est l’inscription de la fin du droit du sol à Mayotte dans une révision constitutionnelle que choisira le président de la République »

Cette décision radicale s’appliquera exclusivement à Mayotte, sans extension à d’autres territoires français, et marquera également la fin des visas territorialisés, empêchant l’acquisition de la nationalité française pour ceux qui se rendent à Mayotte de manière régulière ou irrégulière. Cette annonce répond à une demande longtemps exprimée par les collectifs citoyens locaux.



La nécessité d’une telle mesure avait été évoquée précédemment par Darmanin lors d’un événement sur les Outre-mer, soulignant les particularités de la situation à Mayotte en termes de droit du sol et du sang.

« Il ne sera plus possible de devenir français si on n’est pas soi-même enfant de parent français », a-t-il ajouté.

Depuis la loi asile et immigration de 2018, le droit du sol à Mayotte est déjà plus strict qu’en France métropolitaine, imposant notamment une présence régulière d’au moins trois mois d’un parent sur le territoire pour les enfants nés sur l’île.

La mise en œuvre de cette réforme suscite cependant des interrogations et des demandes de clarification de la part des habitants de Mayotte, notamment en ce qui concerne le calendrier de sa mise en place et ses implications concrètes. En parallèle, le département est confronté à une crise de l’eau et à des manifestations contre l’insécurité et l’immigration incontrôlée, illustrant les défis multiples auxquels il est confronté.



Les heures suivant l’annonce de Darmanin ont été marquées par des manifestations à Mamoudzou, où des centaines de Mahorais ont exprimé leur mécontentement envers les ministres, réclamant des actions concrètes et des éclaircissements sur les prochaines étapes de cette réforme.

 

Zafira Ahmed, syndicaliste Force ouvrière et membre des “Forces vives”, a souligné l’importance d’un calendrier précis concernant la fin des visas territorialisés et l’application de la loi Mayotte, insistant sur le besoin de résultats tangibles plutôt que de simples promesses.



Pendant ce temps, les barrages routiers maintenus depuis le 22 janvier par des collectifs citoyens témoignent des tensions persistantes liées à l’insécurité et à l’immigration clandestine, exacerbées par la présence de réfugiés africains dans un camp de fortune à Mamoudzou. Les Mahorais réclament des mesures pour mettre fin à ces problèmes et restaurer la stabilité dans l’île.

 

Face à ces défis, l’opération Wuambushu 2, lancée pour lutter contre la criminalité, l’immigration illégale et l’habitat insalubre à Mayotte, prend une importance cruciale, visant à résoudre les problèmes à la fois en termes de sécurité et de conditions de vie.

 

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Afin de réduire l’attrait de l’archipel mahorais, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé ce dimanche «la fin du droit du sol à Mayotte». Pour y parvenir, le gouvernement envisage une «révision constitutionnelle».

 

Il s’agit d’une mesure exceptionnelle. En arrivant sur l’archipel français ce dimanche 11 février, le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, a annoncé «la fin du droit du sol à Mayotte». Cette mesure radicale sera rendue possible par une «révision constitutionnelle que choisira le président de la République», a précisé le ministre. Il a ajouté : «Il ne sera donc plus possible de devenir français si on n’est pas soi-même enfant de parent français». L’objectif est de «réduire l’attrait qu’il y a dans l’archipel mahorais».



Selon un expert, Mayotte est une terre d’immigration importante car elle est perçue comme un «Eldorado». «Et ce n’est pas parce qu’elle accorde la nationalité aux migrants, qui plus est, n’est pas automatique» [pour obtenir la nationalité française à 18 ans quand on est né en France de parents étrangers, la règle de droit commun stipule qu’il faut avoir vécu au moins cinq ans dans le pays depuis ses 11 ans, NDLR]. En outre, «la loi de 2018, déjà restrictive, n’a eu aucun impact sur l’attrait de l’archipel malgré son durcissement des conditions d’acquisition de la nationalité», souligne l’expert, qualifiant cette annonce de véritable «provocation».