Dans l’Indre, un patron lègue une partie de sa fortune à ses anciens employés

Dans l’Indre, un patron lègue une partie de sa fortune à ses anciens employés

16 janvier 2024 0 Par evelyse vignardet

Un patron lègue une partie de sa fortune à ses anciens employés : Pierre Camard, décédé en 2021 à l’âge de 92 ans, était un menuisier établi à Velles, une commune située à 15 km au sud de Châteauroux. Ayant débuté dans le domaine de la menuiserie au début des années 50 avec pour seul bagage un certificat d’études, il a réussi à amasser une fortune en se spécialisant dans la vente d’escaliers, exportant ses produits notamment en Belgique et en Allemagne.



Figure bien connue de Velles, Pierre Camard était un autodidacte dont la réussite était due à son travail acharné. Suite à son décès, dix-sept de ses anciens employés ont eu la surprise de recevoir une somme d’argent substantielle, répartie conformément à la durée de leur service auprès de lui. Ce legs a été distribué juste avant les fêtes, Un patron lègue une partie de sa fortune à ses anciens employés :

 

La succession de Pierre Camard a été prise en charge par sa filleule, Cécile Poyac, qui avait également été nommée légataire universelle. Avant son décès, le menuisier avait déjà fait preuve de générosité en offrant 320 000 € à la commune pour la construction d’une salle destinée aux anciens. De plus, il avait rédigé son testament prévoyant un montant de 1 million d’euros à partager entre ses anciens employés.




Parallèlement à son testament, Pierre Camard avait écrit au ministère de l’Économie en 2013, adressant une lettre à Pierre Moscovici, alors ministre du gouvernement de Jean-Marc Ayrault sous la présidence de François Hollande. Dans cette lettre, il expliquait avoir créé son entreprise avec une modeste somme de 350 francs et sollicitait l’exonération fiscale de son legs d’1 million d’euros pour ses anciens employés.

 

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Malheureusement, la demande de Pierre Camard n’a jamais reçu de réponse de la part du ministre ni de ses successeurs. En fin de compte, les anciens salariés n’ont pu partager que 400 000 €, après le règlement des droits de succession, une situation qui a déçu Cécile Poyac.



Certains anciens salariés, tout en reconnaissant la surprise de ce geste, estiment que cela équivaut à une juste rétribution pour les années de travail, compensant des primes de fin de carrière non perçues et des heures supplémentaires non rémunérées.

 

Pierre Camard, bien que colérique et insatisfait, était reconnu pour sa générosité. Il avait également fait un don de 170 000 € à la Ligue contre le cancer de l’Indre lors du décès de sa femme en 2009. Sa relation particulière avec l’argent était notée par ses proches, qui le décrivent comme généreux mais économe.



La commune de Velles a déjà honoré la mémoire de Pierre Camard en donnant son nom, ainsi que celui de sa femme, à une rue, la rue Pierre-et-Mauricette-Camard. En plus de son succès en tant que menuisier, il avait été conseiller municipal à la fin des années 90 et s’était distingué par ses inventions, participant même au concours Lépine où il avait remporté plusieurs médailles. À 90 ans, il avait présenté une hydrolienne flottante à Paris, proposant une solution originale pour le problème des déchets nucléaires.

 

Pierre Camard, en tant que travailleur manuel, restera à jamais une figure singulière de Velles. Sa passion pour l’innovation l’a conduit à proposer des idées novatrices, allant jusqu’à s’impliquer dans des domaines tels que le concours Lépine avec ses inventions, dont une hydrolienne flottante destinée à produire de l’électricité.




Malgré son caractère colérique et insatisfait, Pierre Camard était reconnu pour sa générosité envers sa commune, ses anciens employés, et des causes caritatives telles que la Ligue contre le cancer. Sa vie et son héritage laissent derrière eux un souvenir durable à Velles.

 

Sa relation fusionnelle avec sa femme, Mauricette, était un aspect important de sa vie, et son décès en 2009 a été décrit comme un drame majeur. Le couple sans enfant a laissé un vide, mais le legs de Pierre Camard à ses anciens salariés semble témoigner de son désir de faire perdurer son impact positif au-delà de sa vie.



Cécile Poyac, la filleule du menuisier, a joué un rôle crucial dans la gestion de la succession complexe de Pierre Camard. Malgré les démarches administratives nécessaires, elle a veillé à ce que le legs soit distribué avant Noël 2023, permettant ainsi aux anciens employés de bénéficier de cette générosité inattendue pendant les fêtes.

La complexité de la relation de Pierre Camard avec l’argent, oscillant entre la générosité et l’économie stricte, ajoute une dimension particulière à son héritage. Sa proposition originale de déverser les déchets nucléaires dans les volcans en éruption, bien que non adoptée, reflète sa pensée créative et sa préoccupation pour des solutions aux problèmes de son époque.



Enfin, la rue qui porte son nom, ainsi que celui de sa femme, demeure un hommage tangible à l’impact qu’il a eu sur la communauté de Velles. Pierre Camard restera dans les mémoires comme un entrepreneur novateur, un bienfaiteur généreux, et une personnalité unique qui a marqué de manière indélébile l’histoire de la petite commune située au sud de Châteauroux.

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