La drag queen marseillaise Miss Martini portera la flamme olympique, une grande responsabilité

La drag-queen Miss Martini a été choisie pour participer au relais de la flamme olympique le 11 mai à Digne-les-Bains, dans les Alpes-de-Haute-Provence. Elle devra parcourir 200 mètres lors de cet événement.

“Je suis très enthousiaste !” déclare Martin Namias, également connu des habitants de Marseille sous le nom de drag-queen Miss Martini, l’une des deux reines sélectionnées pour porter la flamme olympique en France. “C’est une grande responsabilité”, affirme-t-elle le dimanche 5 mai sur BFM Marseille Provence.

“C’est un événement majeur et il est important pour moi de représenter la communauté LGBTQ+ ainsi que les valeurs d’inclusion des Jeux olympiques”, ajoute-t-elle.

L’artiste, qui se produit chaque mois au Cabaret-Théâtre l’Étoile Bleue, explique que ce sont ses amis qui l’ont encouragée à s’inscrire. Elle a été sélectionnée pour participer au relais le 11 mai à Digne-les-Bains, où elle doit être présente à 10h30 pour récupérer la flamme de la personne précédente à 12h21 précises. Ensuite, elle devra parcourir 200 mètres.

Bien que Miss Martini doive porter la tenue réglementaire, comprenant un maillot des Jeux olympiques et un jogging, elle prévoit de l’agrémenter avec une perruque et son maquillage habituel. “Je vois cela comme un défi”, confie-t-elle, sachant qu’elle passe environ trois heures à se préparer.

“On existe tout simplement”

La drag-queen voit des similarités entre ses performances et les exploits des futurs participants aux Jeux olympiques, surtout en ce qui concerne les valeurs partagées telles que l’inclusion. Cependant, certains membres de l’extrême droite, notamment Marion Maréchal, expriment leur mécontentement de voir sa collègue Minima Gesté chargée de porter la flamme à Paris.

“Nous progressons, mais malheureusement, il y a encore beaucoup de personnes qui s’y opposent, alors qu’il s’agit simplement d’une représentation supplémentaire. C’est ce qui est magnifique dans notre monde multiculturel”, souligne-t-elle, se demandant : “Faisons-nous quelque chose de mal ? Non, nous existons tout simplement, et il est crucial que chacun ait le droit d’exister et d’être représenté.”

Miss Martini met en avant la diversité du drag, un art qui combine différentes formes artistiques, du théâtre au chant en passant par la danse. Elle estime qu’il est important de toucher un public aussi bien LGBTQ+ que non-initié, à l’image des Jeux olympiques qui concernent tout le monde. Son objectif est toujours de créer un moment agréable et relaxant pour tous.

Profession : kinésithérapeute

Martin Namias, kinésithérapeute de profession, a débuté sa carrière de drag en tant que Miss Martini en 2015, se produisant « dans tous les lieux LGBT+ de Marseille », mais aussi ailleurs. Il anime notamment un spectacle mensuel au Cabaret de l’Étoile Bleue.

Il accueille l’AFP chez lui à Marseille tout en se maquillant et en enfilant une robe rouge à volants, une longue perruque blonde et un collier en argent étincelant, avant de sortir dans les rues de la ville.

Habitué à ces tenues flamboyantes, comme lors d’une séance photo où il a « incarné la flamme olympique » dans une robe éclatante, il devra, à sa grande déception, porter le sobre maillot blanc des porteurs de flamme lors du relais.

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Cependant, il prévoit de « personnaliser tout cela » avec « une belle ceinture, de jolis talons et une incroyable perruque ».

Tout cela est dans le but de divertir, de faire danser, de mettre de la joie dans les yeux du public et de le faire rêver lors des 200 mètres pendant lesquels il portera la flamme à Digne-les-Bains, le 11 mai à 12h21.

Après la participation historique d’une athlète transgenre aux Jeux olympiques de Tokyo en haltérophilie, la question de l’inclusion des personnes trans dans le sport reste complexe pour les instances sportives. En novembre 2021, le Comité International Olympique (CIO) a renvoyé la responsabilité à chaque fédération sportive, mettant en avant l’absence de consensus scientifique sur le rôle de la testostérone dans la performance sportive.

Martin Namias n’approuve pas cette réponse, la considérant comme une forme d’exclusion des personnes trans de leur catégorie de choix. Il affirme : « Les valeurs des Jeux olympiques sont belles et universelles. Nous sommes pour le sport et l’inclusion de tous et toutes ensemble. La société évolue, et je pense que le système olympique doit évoluer en parallèle. »

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