Législatives: Macron assure qu’il “ne gouvernera pas avec LFI” en cas de coalition
3 juillet 2024 Non Par evelyse vignardetMacron assure qu’il “ne gouvernera pas avec LFI” en cas de coalition : “Nous ne gouvernerons pas avec La France Insoumise. Un désistement ne signifie pas une coalition”, a affirmé le président de la République lors du conseil des ministres ce mercredi 3 juillet, a rapporté un participant à BFMTV après la réunion. Une position également rejetée par Jean-Luc Mélenchon et d’autres membres du Nouveau Front populaire.
Gabriel Attal avait déjà exprimé cette position plus tôt dans la matinée sur France Inter. “Tout m’oppose à La France Insoumise. Jamais je ne ferai d’alliance avec eux”, avait-il déclaré. Il a précisé qu’il était favorable aux désistements et aux votes pour des candidats insoumis afin de contrer le Rassemblement National (RN), mais pas pour gouverner ensemble dans le cadre d’une grande coalition incluant des élus LR, des écologistes ou des membres du Parti socialiste.
Un peu plus tard dans la journée, il a réitéré sur X, affirmant qu’il “n’y a pas et il n’y aura jamais d’alliance avec La France insoumise” et que “se désister ne signifie pas se rallier”.
Sur BFMTV, Sylvain Maillard, député sortant de Paris et ancien président du groupe Renaissance à l’Assemblée, a également fermé la porte. “Nous n’avons jamais travaillé avec le RN ni LFI, et nous ne commencerons pas le 8 juillet”, a-t-il déclaré. Prisca Thevenot, porte-parole du gouvernement, a renchéri ce 3 juillet à la sortie du Conseil des ministres en affirmant : “Combattre le RN aujourd’hui, ce n’est pas s’allier à LFI demain.”
Le scénario d’une France ingouvernable, sans parti capable de former une majorité absolue au soir du second tour des élections législatives le 7 juillet, semble possible, selon les dernières projections après les désistements de nombreux candidats du centre ou de la gauche pour faire barrage au RN.
Vers un gouvernement d’union nationale?
“Ni LFI, ni le Nouveau Front populaire, ni nos candidats ne sont en mesure de former seuls une majorité absolue à l’Assemblée nationale”, a admis le Premier ministre. Quel périmètre pour cette hypothétique coalition plurielle sans les insoumis ? “À l’issue de ce deuxième tour, soit le pouvoir sera entre les mains d’un gouvernement d’extrême droite, soit il sera au Parlement. Moi, je me bats pour ce deuxième scénario.”
Invité au 20h de TF1 le lundi 1er juillet, Gabriel Attal a plaidé pour “une Assemblée nationale plurielle”, avec une “gouvernance et une manière de fonctionner nouvelles”. “Avec plusieurs groupes politiques de droite, de gauche, du centre qui, projet par projet, travaillent ensemble.”
Marine Tondelier, cheffe des Écologistes, ne rejette pas cette idée. Bien qu’elle s’oppose à la nomination d’un nouveau Premier ministre macroniste, elle affirme : “à circonstances inédites, il faudra sûrement faire des choses que personne n’a jamais faites auparavant.”
Trouver des solutions, donc, avec certains au centre et à droite, en discutant de la manière dont ils souhaitent travailler ensemble. Cela pourrait impliquer de faire des concessions en faveur du programme du Nouveau Front populaire, selon Marine Tondelier.
Pour Jean-Luc Mélenchon, c’est non
L’option avait déjà été rejetée par Jean-Luc Mélenchon, lors d’une émission en partenariat avec l’école de formation de La France Insoumise diffusée sur internet. Selon le tribun, seuls “deux projets sont sur la table” : “le Rassemblement National et le Nouveau Front Populaire”, ce dernier refusant une possibilité qui “amoindrit le programme”.
“Confusion, obscurcissement des enjeux, réduction du programme, remise du ‘en même temps'”, raille encore le leader insoumis.
Sandrine Rousseau partage cet avis. Invitée ce 3 juillet des 4 Vérités sur France 2, la députée de Paris réélue dimanche dernier explique : “Nous ferions une erreur” avec un gouvernement d’union nationale.
“Je respecterai les électeurs et électrices qui m’ont élue pour ce mandat”, a-t-elle précisé. “Dévier et aller vers une politique qui ne respecte pas” le programme du NFP serait “trahir la parole des électeurs”.
Il est donc hors de question de rejoindre une coalition composée de macronistes, de socialistes et de certains élus Les Républicains. “Le vote RN, c’est aussi une défiance vis-à-vis du politique. La gauche a dans son histoire trahi les promesses qu’elle avait faites.”