Huile, oeufs, farine: pourquoi les rayons des supermarchés se vident

Huile, oeufs, farine: pourquoi les rayons des supermarchés se vident

3 mai 2022 0 Par evelyse vignardet

Le conflit en Ukraine n’est d’ailleurs pas la seule raison des pénuries prolongées depuis plusieurs semaines.

 

Dans tout le pays, de nombreuses sections de supermarchés se vident ou restent vides. C’est le signe de tensions suscitées par les inquiétudes des consommateurs mais aussi par le conflit en Ukraine et la hausse des coûts de production et l’adversité des négociations commerciales dans un contexte de forte inflation.

Les allées sont remplies que ce soit pour la farine, les huiles ou les pâtes, on retrouve les mêmes signes de frustration Comment faire son gâteau ou sa mayonnaise avec ces ingrédients indispensables à la consommation ?






Un panéliste du panel de spécialistes de l’industrie NielsenIQ déclare que la disponibilité des produits diminue depuis début mars, mais que la tendance “doit être confirmée dans les semaines à venir”.

 

Les catégories les plus pénalisées sont l’huile suivie des pâtes de pommes de terre surgelées, la farine, les pâtes et les œufs.

 

Selon les recherches de NielsenIQ, 3,1 % des produits sont sortis à un moment donné au début de l’année. Cela a duré en moyenne quatre jours. 60% de ces pénuries concernent les rayons produits frais et épicerie.

 

Des achats de précaution, mais pas que

Pour toutes sortes d’huiles, y compris la farine, le concept d’achats préventifs bat son plein Les consommateurs, anxieux d’apprendre qu’ils pourraient être touchés par l’attaque russe en Ukraine, pourraient affecter les approvisionnements en huile de tournesol, dont l’Ukraine est un important exportateur ou en blé se préparent en achetant plus que la normale. La chaîne d’approvisionnement n’a pas suivi le même schéma.






Cependant, ce n’est pas la seule raison. Pour les œufs, par exemple, il y a des aspects économiques à considérer dans le contexte de l’épidémie de grippe aviaire, ainsi que le coût de l’alimentation animale.

 

« 70 % du coût de l’œuf, c’est l’alimentation animale » précise Jean-Philippe André, président de l’ANIA, le groupement professionnel des Agro-industriels. C’est souvent le cas en Russie comme en Ukraine, « vous avez une tension à la fois sur le prix et sur la disponibilité ».

 

Cela concerne aussi les “produits carnés”, ajoute-t-il, notamment en raison de la hausse du tourteau de soja. Il est utilisé pour l’alimentation des porcs, de la volaille ou du bétail.

 

Ensuite, les chaînes d’approvisionnement ont été ébranlées. La Russie ainsi que l’Ukraine ont été identifiées comme “fournisseurs d’aluminium, de verre et de plastique recyclé”, Jean-Philippe André. Certains brasseurs et industriels qui utilisent des conserves “ont une visibilité des commandes sous dix jours, et ils doivent constamment changer leurs approvisionnements”.






S’il insiste sur la nécessité pour les gens de ne pas “faire paniquer les Français”, le représentant de l’industrie agroalimentaire appelle “à l’écoute et à la compréhension dans toute la filière”.

 

“Course de rat”

 

Puisqu’il s’agit là d’un énième aspect des tensions actuellement en place dans les tensions actuelles : lorsque les négociations annuelles entre supermarchés et fabricants de produits alimentaires qui fixaient les prix de nombreux produits dans les supermarchés pour l’année à venir, se sont conclues le 1er avril, le gouvernement Les responsables ont pris la décision d’ouvrir des discussions face à l’augmentation du coût des coûts de production (énergie et carburant, et emballage, par exemple) et du coût des matières premières agricoles.

 

“Aujourd’hui, nous vendons nos porcs à 1,90 euro le kilo (contre 1,40 euro le kilo payé en janvier à l’éleveur), mais vu l’augmentation du coût des intrants, nous perdons de l’argent” a déclaré le patron du premier syndicat agricole connu sous le nom de la FNSEA, Christiane Lambert. “La hausse des prix est une nécessité”.






Les discussions peuvent être qualifiées d'”une terrible course effrénée” Elle affirme que les débats sont toujours prompts à affirmer que les supermarchés cherchent à baisser les prix. Les porte-parole de ces derniers sont eux-mêmes partisans de la capacité d’achat des Français et cet argument fait l’affaire dans la mesure où c’est leur priorité actuelle.

Un représentant du délégué général de la grande distribution auprès du FCD Jacques Creyssel, le délégué général du FCD Jacques Creyssel, a répondu qu'”un certain nombre d’augmentations ont déjà été acceptées par les enseignes” tout en démentant les critiques des fournisseurs.