DOSSIER. Taxe foncière : la facture des propriétaires flambe

DOSSIER. Taxe foncière : la facture des propriétaires flambe

10 octobre 2022 0 Par evelyse vignardet

Les taux d’imposition foncière augmentent cette année en raison d’une augmentation de l’inflation. Certaines communes ont toutefois voté une hausse de leur taux pour compenser la perte de la taxe d’habitation. 2023 promet d’empirer les choses… A moins que le Parlement ne bloque la hausse.






Attention : Vous avez jusqu’au 22 octobre pour payer vos taxes foncières. Les avis ont été transmis par la direction des finances publiques fin août. Ils sont arrivés avec des surprises cette année. En 2022, les taxes foncières qui ne touchent que les propriétaires (et non les locataires), augmenteront beaucoup plus rapidement qu’en 2021. Une étude du Cabinet FSL a révélé que les grandes villes françaises ont augmenté leurs taxes foncières (bâties et non vendues) de +1,9 % en 2022. Un quart des les grandes villes et leurs agglomérations ont augmenté leurs taux d’imposition en 2018

Une augmentation de 3,4 % de la base

La taxe foncière va augmenter de prix cette année, même si tous les contribuables n’habitent pas dans la même maison selon leur lieu de résidence. L’Etat a augmenté l’assiette de la taxe de 3,4%. Cela est dû à l’application automatique du coefficient fixe, qui est ensuite réévalué en fonction de l’indice des prix à la consommation. La valeur de chaque logement est déterminée par ce qu’il louerait. Le prix de location cadastral est mis à jour chaque année, principalement en raison de l’impact de l’indice des prix à la consommation.






Concrètement, l’inflation fait augmenter le coefficient et votre impôt va augmenter. Cela s’applique également aux taxes d’enlèvement des ordures ménagères. La revalorisation du coefficient en 2021 était de 0,2 %, pour mémoire. Les élus locaux peuvent également augmenter le coût de base, ce qui entraîne une augmentation. Les augmentations en 2022 semblent relativement modestes. Les études FSL montrent qu’il passera à +0,9 % pour les villes de 40 000 à 100 000 habitants, après une hausse de +0,8 % en 2021, et de +0,4 % d’ici 2020.

Croissance supplémentaire attendue en 2023






Si Toulouse, la capitale régionale, n’a pas voté une hausse des impôts, certaines grandes villes n’ont pas hésité à le faire : Marseille (+13,1%), Tours (+11,6%), Strasbourg (+8,9%), Strasbourg (+ 8,9%), Nantes (+7,8%)…) Ces collectivités ont activé l’un des derniers leviers fiscaux.

Les communes disposent désormais de ressources fiscales propres pour les aider à faire fructifier leurs budgets après la décision d’Emmanuel Macron de ne pas abroger la taxe d’habitation. La tendance future, portée par une inflation élevée, ne promet aucun soulagement. Caroline Cayeux (ministre déléguée aux Collectivités territoriales) a indiqué qu’elle s’attend à une augmentation de 7 à 8 % en 2023, soit plus du double du taux de cette année. Le Parlement doit limiter l’augmentation dans le cadre de la loi de finances. Même si les maires n’apprécient peut-être pas cela, cela protégerait le pouvoir d’achat. Les municipalités tentent également d’augmenter leurs revenus face à l’inflation.






Selon l’UNPI, l’augmentation moyenne des impôts fonciers au cours des dix dernières années a été de plus de 30 %. C’est bien au-dessus de l’inflation. Des taxes sont également perçues sur les abris de jardin, la piscine, les pergolas et les inondations (Gemapi). Le contribuable a donc déjà (bien) payé.