Singapour : Un mort et trente blessés après de « fortes turbulences » sur un vol en provenance de Londres
21 mai 2024Le 20 mai 2024, un passager est décédé lors d’un vol de la Singapore Airlines en raison de turbulences sévères en haute altitude. Cet incident tragique soulève des questions cruciales sur la sécurité aérienne et la prévisibilité des turbulences, qui restent un défi majeur pour l’industrie de l’aviation. Drame à bord d’un Boeing 777 de Singapore Airlines : “Toutes les personnes qui ne portaient pas de ceinture de sécurité ont traversé le plafond”
Une tragédie en plein vol
Le vol SQ317, reliant Londres à Singapour, a rencontré des turbulences soudaines et violentes environ trois heures après le décollage. Selon les témoins, l’avion a commencé à secouer intensément, provoquant des blessures chez plusieurs passagers et le décès tragique d’un homme dont l’identité n’a pas été révélée. Malgré les efforts immédiats des membres de l’équipage et des médecins présents à bord, l’homme n’a pas survécu.
La difficulté de prévoir les turbulences de haute altitude
Les experts en aviation s’accordent à dire que les turbulences de haute altitude sont particulièrement difficiles à prévoir. Contrairement aux turbulences causées par des phénomènes météorologiques comme les orages, celles de haute altitude, souvent appelées turbulences en air clair (CAT), surviennent sans avertissement visible.
« Les turbulences en air clair sont imprévisibles car elles ne sont pas associées aux formations nuageuses », explique un météorologue de l’aviation. « Elles se produisent généralement en raison des variations de la vitesse et de la direction du vent à haute altitude, créant des zones de forte instabilité. »
Singapore Airlines flight #SQ321, operating from London (Heathrow) to Singapore on 20 May 2024, encountered severe turbulence en-route. The aircraft diverted to Bangkok and landed at 1545hrs local time on 21 May 2024.
We can confirm that there are injuries and one fatality on…
— Singapore Airlines (@SingaporeAir) May 21, 2024
Les mesures de sécurité en vol
La sécurité des passagers est la priorité absolue des compagnies aériennes, et Singapore Airlines ne fait pas exception. Les avions modernes sont équipés de technologies avancées pour détecter les turbulences, mais ces systèmes ne peuvent pas toujours anticiper les turbulences en air clair. Les pilotes reçoivent des formations régulières pour gérer ces situations, et les passagers sont constamment rappelés de garder leur ceinture attachée lorsque cela est possible.
Malgré ces précautions, les incidents de turbulences restent un risque inévitable du voyage aérien. La communauté aéronautique continue d’investir dans la recherche pour améliorer la détection et la gestion des turbulences. Des projets de collaboration entre compagnies aériennes, institutions de recherche et fabricants d’avions visent à développer des systèmes plus sophistiqués pour une meilleure prévisibilité.
Réactions et mesures post-incident
Singapore Airlines a exprimé ses condoléances aux proches du passager décédé et a annoncé une enquête approfondie pour comprendre les circonstances exactes de cet incident. La compagnie collabore étroitement avec les autorités de l’aviation pour examiner les données de vol et les rapports des témoins.
Grim footage from the Singapore Airlines Boeing 777 flight from London to SG. Passengers were flung to the ceiling when it experienced a 7,000 ft drop. pic.twitter.com/iqsefWFELG
— Ian Miles Cheong (@stillgray) May 21, 2024
Les incidents comme celui-ci rappellent la complexité et les défis de la navigation aérienne. Ils soulignent également l’importance continue de la vigilance et de l’innovation dans le secteur de l’aviation pour assurer la sécurité des passagers.
La mort tragique d’un passager lors d’un vol de la Singapore Airlines met en lumière les dangers imprévisibles des turbulences de haute altitude. Alors que les experts travaillent sans relâche pour améliorer la détection et la gestion de ces phénomènes, la sécurité en vol reste un enjeu primordial pour l’industrie de l’aviation. Les voyageurs sont encouragés à suivre les consignes de sécurité et à rester informés des meilleures pratiques pour minimiser les risques lors de leurs déplacements aériens.
Le changement climatique accentue les turbulences
Le lien entre le changement climatique et l’intensification des turbulences a été noté par plusieurs études scientifiques récentes. Par exemple, une enquête menée par des chercheurs de l’université de Reading, publiée dans Geophysical Research Letters en juin 2023, a observé une augmentation significative de la durée et de la fréquence des turbulences au cours des quatre dernières décennies, avec une tendance à l’accentuation future.
Cette augmentation des turbulences a des implications concrètes pour l’aviation civile, notamment une augmentation notable des turbulences en ciel clair à des altitudes de croisière, principalement au-dessus des États-Unis et de l’Atlantique nord. Les turbulences sont causées par des changements brusques dans le sens et la vitesse des vents, résultant des interactions entre les masses d’air chaudes et froides. Avec le changement climatique, ces changements de vent brusques deviennent de plus en plus fréquents.
🔴 Un mort & 30 blessés à bord d’un Boeing 777-300 de Singapore Airlines reliant Londres Heathrow à Singapour.
▫️L’avion a subit de sévères turbulences et s’est dérouté immédiatement à Bangkok.
Plus d’infos à venir. pic.twitter.com/5voGpUbdMS
— air plus news (@airplusnews) May 21, 2024
Selon l’étude de l’université de Reading, les turbulences pourraient doubler, voire tripler, d’ici 2050, ce qui aurait des répercussions importantes sur l’aviation commerciale. En effet, chaque minute passée dans les turbulences entraîne une usure des avions, nécessitant des réparations et mettant en danger les passagers. De plus, la consommation de carburant augmente lorsque les avions doivent retrouver leur vitesse après avoir été ralentis par les turbulences.
Ces coûts sont déjà substantiels, allant de 150 à 500 millions d’euros par an rien qu’aux États-Unis, comme le soulignait une étude citée par Geo l’année dernière. Il est ironique de constater que le transport aérien, qui contribue lui-même au changement climatique, est également affecté par ses effets néfastes.
