Des squatteurs expulsés par une entreprise privée de sécurité à Marseille

Des squatteurs expulsés par une entreprise privée de sécurité à Marseille

19 février 2024 Non Par evelyse vignardet

Des squatteurs expulsés à Marseille : Bien que l’identité de la personne ayant ordonné cette expulsion brutale n’ait pas été révélée, plusieurs voisins soupçonnent le futur acquéreur de l’immeuble d’être à l’origine de cette opération.



Lundi 5 février, aux alentours de 20h30, cinq individus vêtus de noir, accompagnés d’un serrurier, ont fait irruption dans un bâtiment de la place Jean-Jaurès, à Marseille. Ils ont alors forcé la serrure et expulsé le couple qui occupait illégalement un appartement au quatrième étage depuis plusieurs années.

 

Cette scène s’est déroulée sous les yeux des voisins, qui, une semaine plus tard, demeurent encore marqués par cet événement. “C’est assez choquant, et cela crée un sentiment d’insécurité. Ces individus nous ont déjà menacés à plusieurs reprises avant cet incident”, déclare un témoin à BFM Marseille Provence.



Il est à noter que cette expulsion était illégale. Bien que l’identité de la personne ayant commandité cette opération ne soit pas encore confirmée, certains voisins pensent qu’il s’agit du futur propriétaire de l’immeuble. “Il y avait plusieurs procédures pour expulser les squatteurs.

 

L’immeuble est en cours de vente, et il semble que le futur acheteur ait chargé une entreprise privée de mener cette expulsion”, indique une source proche du dossier.




Des officiers de police présents sur place au moment des faits n’ont pas intervenu, une décision surprenante étant donné que ce type d’expulsion, qualifiée de sauvage, est pénalement répréhensible. “Demander et participer à une expulsion sauvage sont des actes illégaux”, rappelle Me Luongo, avocat au barreau de Marseille.

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Un acte passible de trois ans de prison

 

“Cette société, ayant utilisé son personnel de sécurité pour intervenir, recourir à la violence en expulsant les occupants de force… Tout cela implique des actes de violence, des contraintes, des voies de fait. Toutes ces actions constituent des infractions.” En France, les expulsions sauvages sont passibles d’une peine de trois ans de prison et d’une amende de 25 000 euros.



En effet, selon la loi française, toute expulsion doit respecter une procédure légale, et l’usage de la force est strictement encadré. Les méthodes employées lors de cette expulsion, notamment l’intervention violente des individus vêtus de noir, vont à l’encontre de ces principes et soulèvent des questions sur la légalité de l’opération dans son ensemble.



Face à cette situation, les autorités compétentes devraient mener une enquête approfondie afin d’établir les responsabilités de chacun et de garantir que de telles actions illégales ne se reproduisent pas à l’avenir. En attendant, cet incident souligne la nécessité d’une vigilance accrue pour protéger les droits des occupants, même dans le cadre de procédures d’expulsion légales.