“On n’est pas contre les hommes, juste contre les cons”: Demi Moore défend le film “The Substance” qui a fait sensation ce dimanche
23 mai 2024 Non Par evelyse vignardetLors de la conférence de presse du film “The Substance”, Demi Moore, accompagnée de l’équipe du film, a répondu aux questions des journalistes. En compagnie de Dennis Quaid, l’actrice a précisé qu’il s’agissait d’un film féministe, mais pas “contre les hommes”.
Icône américaine des années 1990, Demi Moore (“Ghost”, “Striptease”, “À armes égales”) fait pour la première fois son apparition dans un long-métrage à Cannes, “The Substance”, un film d’horreur féministe réalisé par la Française Coralie Fargeat, présenté en compétition ce dimanche.
“C’est le début d’un troisième acte dans la carrière de Demi, c’est inspirant”, a résumé son partenaire de film, l’Américain Dennis Quaid, lors de la conférence de presse de lundi. Pour l’actrice américaine, tourner dans ce film représentait “le meilleur des défis. Je suis toujours en quête de projets qui me poussent à sortir de ma zone de confort”.
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“Juste contre les cons”
Bien qu’elle n’ait jamais eu l’impression d’être “effacée” à cause de son âge (61 ans), elle a concédé : “Cette expérience très brute, qui m’a demandé d’être vulnérable et de m’exposer physiquement et émotionnellement, m’a permis de mieux m’accepter telle que je suis”. Elle ajoute : “Je ne me considère pas comme une victime. J’ai perçu le point de vue masculin d’une femme idéalisée. Ce qui est intéressant, c’est la répétition de cette vision par une personne plus jeune”.
La star de « Ghost » a foulé le tapis rouge de la croisette à l’occasion de la projection du film d’horreur féministe de Coralie Fargeat
Demi Moore s’exprime sur le message féministe du film « The Substance » pic.twitter.com/7bypJZelAR— Alexandre BERNARDI (@DhaouadiAshraf) May 23, 2024
En pleine vague #MeToo qui a secoué le Festival en début de quinzaine, l’actrice a défendu le film : “Nous ne sommes pas contre les hommes, juste contre les cons”. Pour Dennis Quaid, “Les choses ont été difficiles pour les femmes, mais les stéréotypes du passé perdurent. Je suis heureux de voir que l’on aborde des sujets comme celui-ci. On brise les barrières… En réalité, cela nous amène à réfléchir à la situation des femmes dans les films, comme le fait Coralie, avec une vision très marquée”.
La “substance” du titre permet à celui qui se l’injecte de devenir une “meilleure version de lui-même, plus jeune, plus belle, plus parfaite”. Pour Elisabeth Sparkle, star du fitness télévisé évincée à 50 ans (incarnée par Demi Moore, impressionnante à mesure qu’elle vieillit artificiellement), la tentation est grande. Ainsi naît son avatar Sue (incarnée par l’Américaine Margaret Qualley, aussi convaincante en ange qu’en démon), qui suit ses traces face à un producteur grossier incarnant le patriarcat (Dennis Quaid).
La seule condition pour ne pas se mettre mutuellement en danger est que toutes deux doivent partager leur temps de manière égale dans le monde extérieur. Cependant, Sue en veut toujours plus…
Après avoir réalisé son premier film d’horreur sur le viol (“Revenge”, en 2018), Coralie Fargeat se penche cette fois sur le corps féminin, “problématique à un jeune âge, lorsqu’il n’est pas parfait ou trop gros, puis lorsqu’il vieillit”.
“Ça a un impact massif sur la vie des femmes et conditionne énormément de choses dans la société. Notre corps nous définit, génère des inégalités et de la violence, même de notre propre part. Nous sommes presque obligées de le détester d’une manière ou d’une autre, et nous pouvons devenir notre propre instrument de torture”, explique la réalisatrice de 48 ans, interrogée par l’AFP.
Demi Moore “n’a rien lâché”
Elle illustre son propos “de manière hyperbolique” à travers des scènes d’aiguilles et de sang, “symboles de la violence que nous devons endurer en tant que femmes”. L’image soignée, les explosions gore, tantôt écœurantes tantôt comiques, et les performances des actrices portent “The Substance”, un film de 2h20. “Elles ont été incroyables, elles ont pris énormément de risques”, estime la réalisatrice. “On sent que le film est incarné, qu’il y a eu une véritable alchimie entre elles.”