A Béziers, Robert Ménard instaure un couvre-feu pour les moins de 13 ans
23 avril 2024 Non Par evelyse vignardetCouvre-feu pour les moins de 13 ans ? Le maire de Béziers, élu en 2014 avec le soutien du FN, avait déjà pris une mesure similaire à cette époque. Bien que cette décision ait été invalidée par le Conseil d’État, l’édile envisage de la réinstaurer alors que la question de la violence juvénile occupe une place importante sur la scène politique.
Robert Ménard revient sur le devant de la scène. Le maire (DVD) de Béziers a récemment réintroduit un couvre-feu pour les mineurs dans sa commune, dix ans après l’avoir initialement mise en place au début de son premier mandat, avant qu’elle ne soit finalement annulée par le Conseil d’État en 2018.
La récente décision du maire de Béziers, Robert Ménard, d’instaurer un couvre-feu pour les enfants de moins de 13 ans a suscité un vif débat dans la région. Cette mesure, qui vise à renforcer la sécurité des jeunes et à prévenir les situations à risque, soulève des questions importantes sur son efficacité et son impact sur la vie quotidienne des familles.
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Le contexte de la décision
Robert Ménard a justifié cette mesure par la nécessité de protéger les enfants des dangers potentiels qui peuvent survenir lorsqu’ils errent dans les rues après une certaine heure. Le couvre-feu s’applique à partir de 22 heures et vise principalement à dissuader les jeunes de traîner dans des endroits sensibles où des incidents peuvent se produire.
Réactions et controverses
Cette initiative a été saluée par certains parents et résidents qui voient en cela une mesure proactive pour assurer la sécurité des enfants. Cependant, elle a également été critiquée par ceux qui estiment qu’elle restreint la liberté de mouvement des enfants et place une responsabilité excessive sur les autorités locales.
Robert Ménard et sa politique sécuritaire à Béziers
Robert Ménard, maire controversé de Béziers, est connu pour ses prises de position fermes en matière de sécurité urbaine. Le couvre-feu pour les enfants de moins de 13 ans s’inscrit dans sa stratégie globale visant à garantir la tranquillité et la sûreté des habitants, en particulier des plus jeunes.
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Un couvre-feu comme mesure préventive
Pour Ménard, cette mesure est avant tout une démarche préventive pour éviter les incidents nocturnes impliquant des mineurs. En limitant leur présence dans l’espace public après 22 heures, il espère réduire les risques liés à la délinquance juvénile et aux comportements à risque.
Débat local et réactions controverses
La mise en place de ce couvre-feu a naturellement déclenché un débat animé au sein de la communauté locale. Si certains applaudissent l’initiative comme une réponse nécessaire aux défis de la sécurité urbaine, d’autres la critiquent comme une atteinte à la liberté individuelle des enfants et une forme de surveillance excessive.
La responsabilité des autorités et la sécurité des jeunes
Au cœur de ce débat se trouve la question de la responsabilité des autorités municipales envers la sécurité des jeunes. Certains estiment que le couvre-feu est une manifestation de cette responsabilité, tandis que d’autres y voient une délégation excessive de contrôle et de pouvoir.
Équilibre entre sécurité et liberté
En fin de compte, le couvre-feu pour les enfants de moins de 13 ans à Béziers illustre le délicat équilibre entre la sécurité publique et la liberté individuelle. La mesure préventive voulue par Robert Ménard soulève des questions essentielles sur la manière dont une société peut concilier ces deux impératifs dans un contexte urbain complexe.
L’interdiction est en vigueur “toutes les nuits” du 22 avril au 30 septembre. Selon l’arrêté déposé en préfecture, en cas d’urgence ou de danger immédiat pour les mineurs ou autrui, la police municipale ou nationale pourra les reconduire à leur domicile ou au commissariat. Le texte avertit également que les parents des enfants concernés pourront être poursuivis pénalement.
« Violences urbaines »
Dans son arrêté, le maire justifie sa décision par la croissance du nombre de jeunes mineurs laissés sans surveillance en pleine nuit, ainsi que par une augmentation des incidents, notamment des violences urbaines. Il fait référence à des événements tels que l’incendie d’une école il y a quatre ans en 2019, et les émeutes de juillet 2023.
Mardi, le maire de Nice, Christian Estrosi (Horizons), a exprimé son soutien à l’initiative du maire de Béziers lors d’une interview sur BFM-TV. Il a également annoncé son intention d’instaurer un couvre-feu pour les mineurs de moins de 13 ans non accompagnés dans toute la ville. Il a précisé : “Nous avons mis en place ce couvre-feu en 2009 (…) ; il y a eu une interruption pendant la période de Covid (…), donc nous sommes en train de renouveler l’arrêté de 2009 pour qu’il continue à remplir son rôle de 2009 à 2020.”