« Chaque jour, je fais 60 kilomètres aller-retour entre mon école et chez moi »

« Chaque jour, je fais 60 kilomètres aller-retour entre mon école et chez moi »

11 novembre 2022 0 Par evelyse vignardet

VIVRE MA VIE D’ÉTUDIANT. Après une année de scolarité loin de chez elle, Julie intègre l’Institut de Formation Infirmière de Poitiers (Ifsi) en septembre. Elle est retournée chez elle dans la maison de ses parents.

Julie Dobert, 20 ans, en 2e année à l’Ifsi






Donner les mots et les visages aux luttes des étudiants, frappés par l’inflation après plus de deux ans depuis l’effondrement du Covid-19. “l’Obs” se réunira tout au long de l’année avec les étudiants.

Julie Dobert, 20 ans, en deuxième année à l’Institut de formation infirmière (Ifsi) de Poitiers (Vienne) Elle a bien voulu témoigner.

“Après ma première année à l’école d’athlétisme de Poitiers (Vienne), j’ai décidé de changer de programme et de poursuivre des études d’infirmière. J’ai dû passer Parcoursup et j’ai été rejetée par l’Institut de formation infirmière de Poitiers (Ifsi). Institut de formation infirmière de Poitiers ( Ifsi). Je n’en connais toujours pas la raison car je remplissais toutes les conditions (école la plus proche, baccalauréat avec mention, année validée par l’université pour le sport, etc.). Résultat : j’ai voyagé contre mon gré jusqu’à Libourne près de Bordeaux pour terminer ma toute première année universitaire.






Ce fut une période extrêmement difficile, et ce n’était pas mon propre choix. Je suis très proche de ma maman à qui je parlais chaque jour, mais aussi de mon père ainsi que de mon jeune frère, pour qui je suis là pour l’aider. Quand je parle de famille, c’est à proprement parler : mes parents, mon frère et mes grands-parents du côté de leur mère.

Après avoir été loin d’eux pendant un an et demi, j’ai pu décider de revenir à Poitiers pour ma 2e année. Ma demande de changement a été acceptée et j’ai pu rentrer chez des membres de ma famille situés à Naintre (40 minutes en voiture du collège).

J’ai la chance d’avoir des parents flexibles et je n’exigerai pas que je doive répondre à quelqu’un d’autre. Il y a aussi une dépendance à la maison que je peux utiliser comme appartement avec une salle de bain, ainsi qu’un bureau, ce qui me permet d’être isolée et non impliquée si je le souhaite. En tant que parent âgé de 20 ans, je suis conscient que je dois les aider. Ce n’est pas pour l’argent, mais pour l’administration de la maison (lave-vaisselle et faire à manger, …), les repas, ou s’occuper de mon frère. Chacun sait qu’il peut compter l’un sur l’autre et tout dépend de la confiance.






En plus d’être très familial, je n’ai pas emménagé dans une maison à Poitiers en raison des nombreux événements auxquels je participe à Châtellerault près de la maison de mes parents. Chaque semaine, cinq fois, je joue au conservatoire local que je fréquente depuis l’âge de six ans. Par conséquent, il n’était pas possible pour moi d’arrêter ou de changer de lieu. Le week-end, je travaille comme secouriste d’urgence chaque fois qu’il y a des événements spéciaux dans les environs. Il n’y avait aucune raison de rester dans un hôtel, quel que soit mon niveau financier, car j’aurais pu prendre le loyer ainsi que les frais de déplacement pour soutenir mon travail.

Chaque jour, je fais 60 km aller-retour entre mon domicile et l’école. Cependant, ce n’est pas tant que ça puisque je possède une voiture mise à jour qui a changé pour utiliser de l’éthanol, ce qui signifie que je peux l’alimenter pour seulement 25 euros. Autrefois, je payais soixante euros pour couvrir la moitié d’une semaine. Cependant, malgré la hausse du prix de l’essence je n’ai jamais dépassé les 65 euros.






Mes parents me versent 150 euros par mois pour couvrir les frais d’essence. Il y a une portion que je peux utiliser si je cherche à prendre un verre en soirée ou à faire le voyage. Cependant, la chose la plus importante est que je mette de l’argent de côté car je préfère être en sécurité financièrement et pouvoir prévoir ce qui va se passer. Pour être honnête je gagne de l’argent tout au long de mon stage mais c’est une petite somme comme 184 euros durant le mois de juin. Je travaillerai aussi chaque fois que je pourrai le faire. Par exemple, j’ai contacté le CHU pour savoir si je pouvais travailler le dimanche et le samedi soir. >>