«On a tout perdu, c’est honteux ce que vous avez fait !» : Camaïeu en liquidation judiciaire, 2600 emplois supprimés

«On a tout perdu, c’est honteux ce que vous avez fait !» : Camaïeu en liquidation judiciaire, 2600 emplois supprimés

28 septembre 2022 0 Par evelyse vignardet

Le tribunal de commerce de Lille a prononcé, mercredi, la liquidation judiciaire ordonnée par la marque de vêtements Camaieu. Les salariés de l’entreprise, au nombre d’environ 2 700, seront licenciés d’ici trois semaines.






La marque de prêt-à-porter Camaieu a été placée en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Lille.

Environ 2 700 employés devraient être licenciés d’ici trois semaines.

Des solutions de dernière minute n’ont pu être mises en œuvre en raison d’un engagement supplémentaire de l’Etat.

Mercredi, en fin d’après-midi, en fin d’après-midi, le tribunal de commerce de Lille a prononcé la liquidation judiciaire de Camaieu et une poursuite des travaux jusqu’à vendredi. C’était une décision qui est un couteau pour les 2700 employés. Mais, quelques minutes avant qu’il ne soit prononcé, il semblait y avoir des lueurs d’espoir.






“Le tribunal fait droit à la demande des administrateurs et transforme le redressement judiciaire en liquidation judiciaire” a déclaré le président du juge à l’issue de l’audience sur le fleuve qui a duré plus de trois heures. En réponse, les ouvriers présents dans la salle ont fustigé Michel Ohayon, l’homme d’affaires propriétaire de HPB, qui est la société bordelaise de financement immobilier (FIB) dont HPB, l’actionnaire de Camaieu, HPB, est affilié. “Vous êtes un homme d’argent en même temps qu’un oligarque”, “Notre actionnaire, c’était vous, et vous n’avez rien fait” comme nous l’avons entendu. « Vous avez franchi un cap aujourd’hui et je suis désolé pour vous. Je suis tout aussi choqué que vous » a tenté d’expliquer à l’homme d’affaires qui a racheté l’entreprise deux ans auparavant.

Les syndicats assumeront le “responsable”

“La prochaine étape consiste à mettre en place le plan de licenciement des 2.700 salariés qui sera exécuté par l’intermédiaire de l’administrateur CGT. Il aura trois semaines pour faire sortir tous les salariés de l’entreprise”, explique Fiodor Rilov, l’avocat CGT. Il reste à déterminer quelle rémunération les employés recevront. “De notre point de vue, nous allons prendre la direction de l’entreprise dans la salle d’audience. Le parquet a admis que la direction était responsable de l’incident”, ajoute l’avocat. Selon lui, le gouvernement ne rendra pas les emplois qu’il a donnés aux salariés mais il va sûrement “améliorer vos indemnités”.






L’ébauche d’une solution a été élaborée mercredi matin par le président des Hauts-de-France, Xavier Bertrand. Il s’est dit prêt à “mettre de l’argent sur la table” avec la Métropole européenne de Lille (MEL) au cas où l’Etat ferait “une motion”. Le geste Bercy ne l’acceptait pas plus que la veille et avait déjà refusé la demande de prêt des actionnaires de Camaieu. Il a également été signalé que la CGT avait également demandé au tribunal un délai de 15 jours afin de démontrer que les “partenaires fournisseurs” avaient consenti à entrer au capital de l’entreprise sans nommer qui ni pour quel montant.






Le problème est maintenant résolu avec Camaieu qui, selon les syndicats, sera vendu par découpage. « Faire appel de la décision du tribunal sera long et n’est pas du tout suspensif. Des salariés seront licenciés », regrette maître Rivlov. “On n’a pas été aidés, et c’est une situation absolue” Lâche, amer, Cherif Lebgaa, délégué FO.